Pour ceux qui ont suivi, la Yougoslavie fut donc scindée, après la guerre d’il y a 20 ans, en 6 pays (et pas 5 comme je croyais) : Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Serbie, Macédoine, ainsi que le Kosovo qui est une région autonome de la Serbie, ayant auto-proclamé son indépendance en 2008, celle-ci n'étant reconnue que partiellement par la communauté internationale (source : Wiki).
Nous avons donc traversé, en sus d'une petite partie de l’Italie, de la Grèce et de l'Albanie : la Macédoine, le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie et la Slovénie qui est, à ce jour, le seul des 6 à faire partie intégrante de l'Europe (sachant que le Monténégro utilise l'Euro, sans pour autant être dans l'Europe!). Puis, au retour, la Suisse.
La Croatie, où nous sommes restés le plus longtemps, est un pays assez étendu, avec une longue façade sur la mer adriatique. Elle est traversée en son milieu par la Bosnie-Herzégovine, de sorte que nous avons franchi pas mal de fois les frontières! Et souvent sous une chaleur accablante ...
La côte adriatique est très belle, d'une part car très découpée et d'autre part car il y a plein d'iles en face, de sorte que le regard y est naturellement attiré.
Mais elle est aussi très touristique, avec tout ce que cela comporte d'avantages (hébergements faciles, belles routes) et d'inconvénients (beaucoup de monde, mentalités déformées, ...). On y a passé du bon temps : route de la cote très belle et bien agréable, haltes du soir bien sympas entre la pause bière, les bons petits plats et les trempettes répétées dans une eau à 30°C ...
On a évidemment apprécié la belle ville de Dubrovnik, malgré la foule des touristes!
En Bosnie, on a été surpris par l'exploitation touristique exagérée du pont de Mostar connu pour la destruction qu’il a subie pendant la guerre ...
mais aussi par la présence de monuments à moitié détruits par le conflit de 1993 et laissés "dans leur jus" ... Il y a des impacts de balles partout, c’est assez impressionnant, et on se dit que plutôt que leur vendre des armes, on aurait mieux fait de leur envoyer Afflelou, ce qui leur aurait permis de bien tirer du premier coup …
Mais voilà, les meilleures choses ayant, paraît-il, une fin (ce qui s’est avéré cette fois là également), nous nous sommes séparés Pierre et moi au nord de la Croatie pour regagner nos pénates respectives. Il me restait 1500 km à parcourir, que je décidais de scinder en 3 étapes. Bye Bye Croatia !
La première serait à Milan, chez notre Patrizia internationale. A la frontière entre la Slovénie et l’Italie, je me suis pris un orage d’enfer, le ciel est passé de menaçant à noir d’encre, la température a chuté de 35°C à 20°C et il y avait des éclairs tout autour de moi… euh, dis Mr. Franklin, elle est où la cage de Faraday de la moto ??? J’ai finalement trouvé refuge dans un tunnel ainsi qu’un couple de jeunes motards italiens avec qui nous avons attendu que ça se calme un peu. Bien nous en a pris car il y avait quelques centaines de mètres plus loin une voiture sur le toit, ce qui n’est guère étonnant vue la conduite des italiens (excuse moi Patrizia). Puis je me suis enquillé l’Autostrade qui, comme à l’aller jusqu’au bateau à Ancône, est vraiment une galère, qui plus est à prix d’or là bas !
J’ai été ravi de passer une sympathique soirée avec Patrizia et d’admirer sa magnifique Africa Marathon, et oui je confirme, ce n’est pas une légende, elle existe bien, c’est l’une des 100 produites, et dans un état exceptionnel ! Quelle chanceuse tu es Patrizia, il te faut rouler avec, ce n’est pas une machine faite pour la poussière d’un garage mais bel et bien pour affronter le sable du désert ! Le Sahara n’attend que vous deux … je suis même certain qu’il y aura ici des amateurs pour t’accompagner !!!
Le lendemain je repartais chez mon copain Raymond, alias Maurice, ou l’inverse je ne sais plus duquel de ces 2 prénoms je l’ai affublé, l’autre étant le vrai, peu importe !
Quitter Milan fut un peu galère, le gamin voulant à chaque fois me renvoyer sur l’autostrade jusqu’à ce que je lui rappelle une bonne fois pour toutes qui était le chef dans cette affaire… non mais !
Le sourire est alors vite revenu, en longeant le très beau lac de Stresa dont les photos, affichées sur les murs crasseux du magasin de mobylettes de mon ami Finetti, vieux cochon qui avait épousé en Xème noces une jolie petite française de plus de 25 ans sa cadette qu’il avait dû choper lors d’un bal des pompiers, ont bercé mon adolescence ….
Une petite ile sur le lac …
Et enfin la plus belle …
Je me suis régalé à longer le lac, puis encore davantage dans la montée du col du Simplon vers la Suisse, qui est tout simplement, à moto, le rêve absolu : belle route et en bon état, points de vue fantastiques, pas trop de monde, belle distance, pas de boite à images, c’est tout simplement le … pied Total (d’ailleurs les suisses, malins comme ils sont, vendent de la benzina à 50 mètres de la frontière, vu qu’elle est moins chère qu’en Italie, z’ont envie de bosser eux, c’est pas comme nous !) !!!
La traversée de la Suisse hors autoroute (je ne voulais pas de leur vignette) est franchement galère car ça n’avance pas, en particulier la ville de Montreux en plein festival de jazz avec le soleil dans les yeux, mais je me suis rattrapé sur la route qui rejoint, depuis Lausanne, le jura natal de mon pote Momo … à fond à la nuit tombante, l’essence suisse fut utilisée à très bon escient !
2 jours de repos chez Momo ne furent pas de trop, spécialités régionales et vin d’Arbois à la clé, avant de reprendre le chemin de l’écurie que Greta a entrepris sans broncher, la teutonne serait-elle devenue docile ???
Bilan des courses :
9 pays traversés en 16 jours, une petite promenade de santé de 4650 km! Une petite frayeur lorsque la Geisha de Pierre a pété un fusible, mais on ne nous le fait pas à nous le coup de la panne, en une heure à peine c’était réparé ! Cela dit, sur le moment on en menait moyennement large et on a eu de la chance que ça arrive en plein jour et par beau temps … c’eut été de bien moins bon goût sous l’orage Slovène, le fameux ! Bon ben à Paris fait vraiment pas beau pour un mois de juillet, mais il faut reconnaître que l’automne est relativement doux cette année… C’est quand qu’on repart ???
J'ai aimé :
Les vacances, le soleil, tous les beaux paysages qu'on a vus et ils sont nombreux : la montée du col du Lautaret, la descente sur Sestrière, les petites routes grecques et macédoniennes, la campagne albanaise, le Monténégro avec la belle ville de Kotor, sa fameuse baie et les petites routes de montagne, la côte adriatique de la Croatie, Dubrovnik, les lacs italiens, le passage des Alpes au Simplon, la route du jura puis celle jusqu’à Troyes …
La gentillesse et la bonne humeur de nos voisins italiens,
La gentillesse et l'accueil des albanais,
Les chambres d’hôtes hyper répandues en Croatie, bon moyen pour bien se loger à un prix raisonnable,
La croisière se repose sur l’adriatique, excellent moyen de passer d’Italie en Grèce,
La bière croate (2€ les 50 cl !) et les poissons frais au bord de la mer,
Greta qui s'est montrée parfaite du premier au dernier jour, avec un appétit raisonnable en ces temps de crise,
Rouler à 2 motos, ce qui est un bon nombre, ce genre de trip devenant compliqué si on est trop nombreux,
Plein d'autres choses,
Enfin les ouacances quoi !
J'ai moins aimé :
Les italiens pour leur conduite dangereuse et inconsciente,
Leurs autoroutes pour les mêmes raisons ainsi que leur coût prohibitif !
La conduite des monténégrins, guère mieux !
Le revêtement des routes dans certains pays, glissantes au point de déclencher régulièrement l’ABS (bien utile celui là !),
La chaleur étouffante de certains jours (jusqu'à 40° !), et l’harnachement obligatoire qui fut le nôtre, mais on n’a pas le choix,
L’exploitation touristique de certains "spots", notamment en Croatie et au Monténégro,
Devoir trouver une piaule le soir après plusieurs heures de route sous le cagnard,
Le gamin, ce cousin américain de Tom qui n’en a pas la convivialité !
Avoir un mec dans ma chambre mais ça faisait partie du « jeu »,
Devoir revenir sans savoir quand repartir …